« On ne chasse pas l’adversaire, on chasse le dissident. » La phrase, extraite du livre La Meute publié ce printemps, claque comme un constat. Au cœur de l’enquête : la France insoumise et son fonctionnement opaque, où Jean-Luc Mélenchon trône en chef incontesté et où Sophia Chikirou verrouille communication et investitures. Résultat : Raquel Garrido écartée après une pique trop sonore, des députés priés de marcher au pas, des militants désabusés. Insoumis, oui, mais surtout soumis.
Mais l’ombre de la meute plane bien au-delà des insoumis. Chez Renaissance, le « mouvement citoyen » voulu par Macron s’est transformé en parti présidentiel classique : centralisé, vertical, étouffant. En février, quelques députés osent contester la réforme électorale pilotée par François Bayrou ? Rappel à l’ordre immédiat. Déjà en 2023, les frondeurs des retraites avaient été rayés des investitures. « Tu es marcheur tant que tu marches derrière Macron. Sinon, la sortie est par là », résume un ex-député.
À droite, Les Républicains rejouent la chasse à courre, mais contre eux-mêmes. Les pro-Ciotti mis à l’index pour avoir fricoté avec le RN. Les « macron-compatibles » accusés de trahison. Dans les couloirs, un conseiller soupire : « On passe plus de temps à s’exclure entre nous qu’à combattre nos adversaires. » Résultat : un groupe parlementaire divisé par deux en huit ans et un parti qui ne survit qu’en traquant ses propres brebis.
Le RN, lui, a choisi la discipline d’acier. Marine Le Pen a méthodiquement purgé l’héritage du père, Bardella règne désormais sur un cercle de jeunes élus aussi loyaux qu’efficaces. Les figures jugées trop radicales ont disparu du paysage. « On a nettoyé la maison pour paraître fréquentables », glisse un cadre. La meute, ici, sait serrer les rangs.
À gauche encore, c’est la cacophonie des petites meutes. Chez EELV, Sandrine Rousseau et Yannick Jadot s’opposent congrès après congrès, jusqu’à brouiller toute lisibilité. Au PS, Olivier Faure affronte encore les anti-Nupes de Carole Delga : investitures municipales coupées en deux, guerres d’appareil sans fin. Un militant écolo lâche, amer : « Ici, pas de meute, juste une meute de petites meutes. »
Au fond, l’image de la chasse en meute révèle une vérité commune : la contradiction n’a plus sa place dans les partis français. Certains s’alignent derrière un chef, d’autres s’entre-déchirent, mais tous préfèrent l’instinct grégaire au débat.
Efficace pour gagner une campagne, sans doute. Mortel pour la démocratie interne, assurément. Car une meute sait courir, mordre, éliminer. Mais elle ne sait pas construire.
Mais l’ombre de la meute plane bien au-delà des insoumis. Chez Renaissance, le « mouvement citoyen » voulu par Macron s’est transformé en parti présidentiel classique : centralisé, vertical, étouffant. En février, quelques députés osent contester la réforme électorale pilotée par François Bayrou ? Rappel à l’ordre immédiat. Déjà en 2023, les frondeurs des retraites avaient été rayés des investitures. « Tu es marcheur tant que tu marches derrière Macron. Sinon, la sortie est par là », résume un ex-député.
À droite, Les Républicains rejouent la chasse à courre, mais contre eux-mêmes. Les pro-Ciotti mis à l’index pour avoir fricoté avec le RN. Les « macron-compatibles » accusés de trahison. Dans les couloirs, un conseiller soupire : « On passe plus de temps à s’exclure entre nous qu’à combattre nos adversaires. » Résultat : un groupe parlementaire divisé par deux en huit ans et un parti qui ne survit qu’en traquant ses propres brebis.
Le RN, lui, a choisi la discipline d’acier. Marine Le Pen a méthodiquement purgé l’héritage du père, Bardella règne désormais sur un cercle de jeunes élus aussi loyaux qu’efficaces. Les figures jugées trop radicales ont disparu du paysage. « On a nettoyé la maison pour paraître fréquentables », glisse un cadre. La meute, ici, sait serrer les rangs.
À gauche encore, c’est la cacophonie des petites meutes. Chez EELV, Sandrine Rousseau et Yannick Jadot s’opposent congrès après congrès, jusqu’à brouiller toute lisibilité. Au PS, Olivier Faure affronte encore les anti-Nupes de Carole Delga : investitures municipales coupées en deux, guerres d’appareil sans fin. Un militant écolo lâche, amer : « Ici, pas de meute, juste une meute de petites meutes. »
Au fond, l’image de la chasse en meute révèle une vérité commune : la contradiction n’a plus sa place dans les partis français. Certains s’alignent derrière un chef, d’autres s’entre-déchirent, mais tous préfèrent l’instinct grégaire au débat.
Efficace pour gagner une campagne, sans doute. Mortel pour la démocratie interne, assurément. Car une meute sait courir, mordre, éliminer. Mais elle ne sait pas construire.